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Rêves d'oiseaux

installation sonore pour humains et oiseaux (2020)
nichoirs, structure en acier, haut-parleurs, électronique

Le chant des oiseaux fascine par la puissance d’être qu’il exprime. Certains oiseaux peuvent chanter des heures durant sans faiblir. Les différents chants semblent former un « grand orchestre de la nature » auquel certains humains, comme Bernie Krause, ont consacré leur vie. « Rêves d’oiseaux » donne à vivre une situation utopique : celle d’une tour de Babel avienne. Un système de 8 haut-parleurs diffuse un paysage sonore composé de chants d’oiseaux du monde entier, auquel s'ajoutent des chants d'oiseaux réels qui semblent dialoguer avec les oiseaux étrangers.

Ce projet s'inscrit dans une démarche art/science. Il a été imaginé en dialogue avec des ornithologues, éthologues, philosophes, chasseurs, anthropologues de la nature et spécialistes du langage animal. Il s'appuie sur le postulat artistique que le chant des oiseaux n'a pas seulement un but utilitaire visant à la reproduction ou la surveillance d'un territoire, et il imagine que certains oiseaux expriment leur individualité par le chant, qu'ils ont des choses à dire aux autres oiseaux et aux autres espèces et que peut-être qu'à la manière des humains, ils chantent aussi pour des raisons purement esthétiques, ou pour leur simple plaisir. "Rêves d'oiseaux" spécule ainsi la possibilité que les humains puissent comprendre les chants d'oiseaux et communiquer en retour avec eux par un jeu d'imitation. D'où l'importance de son insertion dans un environnement forestier peuplé d'oiseaux, qui écoute l'installation et semblent parfois répondre à un chant enregistré par leur propre chant.

Les nichoirs utilisés dans le cadre de l’installation ont été acheté dans le commerce, afin de rendre compte des habitats que les humains imaginent pour les oiseaux. Le nichoir constitue en effet une marque d’intérêt de l’homme pour les oiseaux, mais cet intérêt prend une forme très anthropomorphique, mimant l’habitat humain, à l’exception de la porte d’entrée, pensée en fonction de la taille des oiseaux auxquels cet habitat se destine. Cette forme d’habitat est-il réellement adapté aux modes de vie des oiseaux ? Les oiseaux rêvent-ils de vivre dans une maison avec un toit à deux pans ? Est-ce pour les humains une façon détournée de domestiquer l’animal en l’habituant à des habitats pensés par eux ?

Le nichoir reflète également en miroir la façon dont nous pensons l’espace et construisons nos villes. L’œuvre pose ainsi la question d’une architecture et d’un urbanisme non exclusivement humain, qui inclurait d’autres espèces animales et végétales, voire qui serait totalement dédiée à certaines espèces. D’où cette proposition utopique d’une tour de Babel avienne qui témoigne de la diversité des vies d’oiseaux sur notre planète. Elle nous invite à écouter en oiseau ce que ces animaux ont à nous apprendre sur les différentes façons possibles d’habiter le monde.

Ce projet est présenté à la fondation GoodPlanet dans le cadre de Jardins Ouverts 2020 et sa présentation a été prolongée durant l'automne 2020.

De nombreux ateliers et conférences peuvent être organisés autour du projet. Voir par exemple l'atelier organisé par Arthur Enguehard de l'association pepason à la fondation GoodPlanet en août 2020 : http://pepason.fr/?p=378

Artiste :

Christian Delécluse.

producteur :

Julien Taïb (Crossed Lab)

co-producteurs :

Région Île de France, Fondation GoodPlanet (Yan Arthus Bertrand)

assistant à la création :

Victorien Pangaud

structure métal :
Jean-Philippe Rouaud (Phimétal)

Régie sonore :
Martin Saëz

Remerciements :
Eric Boisteaux, Camila Moraes, Anaëlle Saulnier, Perrine Villemur, Stéphanie Mahé, Sani Marcovici, Tom Klapiesz